vendredi 23 octobre 2009

Youssef Gardam, le faiseur d'huile parti de rien

Il est des passions qui saisissent au plus profond de chacun. Youssef Gardam n’avait que vingt-trois ans lorsque l’huile d’olive s’est emparée de lui. Histoires d’une complicité vouée à l’éternelle.

A l’image d’un viticulteur passionné de sa vigne, Youssef vit par et pour l’olivier depuis plus de quatre ans.

Des débuts délicats
C’est d’abord vers la médecine que ce sparnacien d’origine décide de s’orienter. Mais l’amour de l’olivier et de son huile devient bientôt le plus fort, l’incitant à tout arrêter pour se laisser « complètement absorbé par cette passion ». Direction alors la Provence pour un stage d’apprentissage dans la fabrication d’huile d’olive avant de s’envoler ensuite vers le Maroc. « A l’époque, le secteur oléicole marocain était très peu développé et avait très mauvaise réputation sur le plan international. Je suis allé là-haut pour comprendre où ça pêchait, et produire enfin ma première huile ». Décision est prise pour Youssef d’installer le premier moulin à huile d’olive sur les 25 ha de terres que possédaient ses grands-parents près de Safi. « J’avais l’ambition de révolutionner l’huile d’olive marocaine. Il y avait un impératif de réussite terrible et surtout la peur de savoir si mon huile allait plaire ». Car au-delà d’une production moderne d’huile (fabrication avec machines), Youssef Gardam s’est lancé un défi d’authenticité en voulant élaborer son huile avec un petit moulin traditionnel.

Du moulin au business international
Très vite, le nouvel exploitant comprend que le fruit de son labeur a un grand potentiel. L’objectif est alors de commercialiser cette huile, et c’est en retournant au Maroc que la chance choisit d’aider Youssef : « 2M, la télé nationale, mettait en place une real-TV dans le but de trouver LE meilleur entrepreneur du pays. Je me suis inscris sans savoir que j’allais me retrouver parmi les cinq finalistes sur 5000 candidats ». Face à un jury de professionnels, le jeune producteur ne peut s’appuyer que sur son bagout pour convaincre de la viabilité de son projet. « J’y ai vraiment cru au moment où j’ai dit au jury que je voulais devenir l’ambassadeur de l’huile d’olive de par le monde, j’ai su que j’avais fait mouche ». Au Maroc, la finale de l’émission est un événement national. Les cinq finalistes se présentent devant un jury composé de ministres, du rédacteur en chef d’un journal économique, de grands chefs d’entreprise et de financiers. Le premier ministre marocain lui-même fera une intervention pendant la soirée. Youssef ne remporte pas la victoire mais gagna, ce soir-là, bien plus qu’il ne pouvait l’imaginer : « le lendemain, j’étais devenu M. Huile d’Olive, tout le monde me reconnaissait dans la rue. J’ai compris qu’il fallait désormais que mon huile arrive très vite dans les magasins… ».
Célébrité et jalousies
L’impact de l’émission est tel que Youssef Gardam se voit contacté par la prestigieuse enseigne Olivier & Co (spécialiste de l’huile d’olive de haute qualité) qui lui propose de distribuer son huile en Europe, la déclarant même Meilleure huile d’olive de l’année. « Tout allait bien, mon huile était distribuée dans 80 boutiques en France, aux Etats-Unis, au Maroc et au Moyen-Orient. Malheureusement, c’est dans ces moments que naissent les jalousies et les conflits d’intérêts ». Un différend l’opposant à Olivier & Co l’amène à stopper son partenariat, Youssef préférant créer lui-même son réseau de distribution. C’est sur ce dernier point que nait le conflit entre le producteur et un journal local, ce dernier l’accusant d’escroquerie envers de futurs associés. A cela, le faiseur d’huile répond que ses choix d’annuler tous ses projets étaient « légitimés par des mises en gardes reçues à l’encontre de ces dits associés ».
Quoiqu’il en soit, Youssef Gardam ne renonce pas à lancer sa propre enseigne de distribution d’ici 2010, sa motivation restant intacte : « en quatre ans j’ai beaucoup appris du business. Aujourd’hui je n’ai plus peur et je suis décidé à aller au bout. Si je veux ouvrir mon enseigne, c’est avant tout pour mettre en avant les producteurs, les consommateurs et le terroir ».

A.H.


ça s'est passé au tribunal correctionnel


Micmacs à tire-larigot

Freddy, Brian, Patrick, Damien, Amélie, Manu, Nadia, Gabriel, Jean-Pierre, Paul, Dany, Dominique et Jean-Michel, ils n’étaient pas moins de treize à comparaître en même temps cet après-midi là au tribunal. Une jolie brochette de filous, se voyant tous reprocher une série de vols en réunion doublée de recels d’objets volés.

Les vainqueurs du jour seraient parvenus à écouler frauduleusement plusieurs dizaines de cartons de champagne, des ordinateurs, des centrales-vapeurs, des caméscopes, des appareils photos numériques ou encore des GPS et des boîtes de chocolat. Après plusieurs mois d’investigation et autant de fausses pistes, les policiers s’aperçoivent un jour, qu’après chaque cambriolage, les treize prévenus finissent systématiquement par s’appeler mutuellement, certains même jusqu’à 347 fois en deux mois. Cependant, malgré l’identification des suspects et leur mise sous surveillance, les forces de l’ordre ne peuvent enrayer la poursuite des vols : nonobstant leur rapide arrivée sur les lieux du délit, les malfrats gardent toujours une longueur d’avance. « Ça c’est normal, j’ai un scanner branché sur la fréquence de la police dans ma voiture ! » avoue fièrement Freddy, présenté comme le cerveau de la bande. Celui-ci se justifie : « attendez c’est normal, les flics me mettent sur écoute, alors moi je les écoute, c’est tout ». Bien que plein d’assurance en façade, on sent bien qu’au fond de lui commence tout de même à poindre une rongeuse question : « et si mes camarades d’infortune avaient dans l’idée de me faire porter le chapeau ? ». Aussi tente-t-il alors de rappeler à la Présidente que s’il était seul responsable dans cette histoire, il ne serait pas entouré aujourd’hui de douze autres mis-en-cause. Par ailleurs, il est vrai qu’à l’audience tout ce petit monde s’évertue avec minutie à nier sa participation aux méfaits. Une attitude qui agace la Présidente : « alors vous n’avez rien fait mais comme par hasard, vous vous agitez et vous appelez seulement les nuits où les vols sont commis ! ». A ce moment, l’un des prévenus rappelle que seul Freddy a été vu sur les lieux de certains vols. « Mais des vols y’en a tous les jours, partout, c’est pas de ma faute si je me suis retrouvé à proximité des lieux quelquefois » rétorque le présumé cerveau des opérations.

On entre dans une phase d’accusation réciproque ou le « chacun pour soi » fait désormais légion. La nuit tombe, le public quitte le tribunal, les magistrats ne sont pas couchés…


A.H.

Une TVA à 5,5%, et après ?



Saluée par les professionnels de la restauration en juillet dernier, la baisse de la TVA à 5,5%, et surtout ses conditions, font aujourd’hui grincer quelques dents.

Au 1er juillet 2009, chacun semblait se réjouir d’une pareille mesure. En accordant un taux à 5,5%, l’Etat espérait en contrepartie une baisse des prix des plats (-11,8% sur sept produits) ainsi que la création de 40 000 emplois dans le secteur (promise par les restaurateurs). Ces derniers comptaient, eux, sur cette mesure pour relancer leur fréquentation, en baisse depuis 2008. Seulement depuis quelques jours, la grogne monte chez les restaurateurs, accusés de ne pas jouer le jeu de la baisse des prix (la mesure ne serait appliquée que pour un restaurateur sur deux). Et rien ne s’est arrangé quand Hervé Novelli, secrétaire d’Etat au Tourisme, a convoqué en urgence les représentants des professionnels du secteur pour leur remettre la pression.

Deux poids deux mesures
A Reims comme ailleurs les prix n’ont pas diminué partout. Faut-il pour autant y voir un refus obstiné des restaurateurs ? Pour Dominique B., gérant d’une brasserie en périphérie du centre-ville, la réponse n’est pas là : « je pense que le principal souci c’est que ceux qui prennent les décisions ne connaissent pas la situation sur le terrain. Chez moi, le plat du jour est inférieur à 9€, alors qu’il dépasse les 15€ dans pas mal d’autres établissements, notamment en centre-ville. Il faut comparer ce qui est comparable. Quand on a un plat à 15€, on peut faire l’effort de le baisser de 2, 3€, mais moi, vu mes prix, je ne peux pas me le permettre ». Une position que l’on comprend aisément car il est vrai que si la TVA a baissé, le prix des matières premières lui, reste inchangé - il a même pris 30% en un an et demi - et les taxes sont toujours là. Sur ce dernier point, Dominique dénonce la multiplication des charges imposée par la Ville : « cette année je dois payer plus de 700€ de TEOM et plus de 600€ de taxe de publicité sur les enseignes, sans compter les traditionnels impôts fonciers. Alors que la baisse de la TVA nous aurait tout juste permis de nous en sortir, on se retrouve étouffé de toutes ces nouvelles taxes ! ». D’autant qu’un élément supplémentaire a de quoi agacer les gérants : bien qu’officiellement passée à 5,5%, les centres des impôts ont continué ce trimestre, à prélever à 19,6% la taxe à valeur ajoutée (la régularisation à 5,5% ne devant intervenir qu’au trimestre prochain).

Au vu de cette situation, il ne faut donc pas s’étonner de voir certains restaurateurs privilégier l’assainissement de leurs finances à une baisse de leurs prix et à la création risquée d’emplois.


A.H.

mardi 16 juin 2009

Un tirage au sort aux lourdes responsabilités


C’est la semaine dernière qu’avait lieu le tirage au sort annuel du jury criminel. Ce dernier désigne pour l’année à venir les rémois et rémoises qui seront appelés à siéger en tant que juré titulaire ou suppléant lors d’affaires jugées en Cour d’Assises. En tout, 1035 personnes ont été choisies aléatoirement par ordinateur et recevront prochainement un courrier officiel les informant de ce tirage au sort. Etre juré est un devoir civil et judiciaire s’adressant à chaque citoyen, du moment que celui-ci est âgé de plus de 23 ans, moins de 70, n’a jamais été condamné et ne pratique pas une profession en rapport, de près ou de loin, avec la justice (policiers, avocats, magistrats, huissiers etc.).

A.H.

L'ADMR prend ses quartiers urbains

Déjà installée à Reims et Châlons, l’association du service à domicile qui se cantonnait jusque là au milieu rural, s’installera d’ici la fin d’année dans les principales villes marnaises.

Profitant des lois Borloo, l’ADMR poursuit son développement des services à la personne, non plus seulement auprès des plus fragiles (personnes âgées ou handicapées), mais cette fois en faveur de tous.
« Nous proposons déjà aux familles qui le demandent, des heures de repassage, de ménage, de bricolage ou de la garde d’enfants » énumère Alain Montay, directeur de la Fondation ADMR dans la Marne, qui tient à préciser « qu’il n’est pas question de faire concurrence aux entreprises privées, déjà implantées dans les villes et spécialisées dans ces domaines ». Alors pourquoi vouloir étendre son maillage au milieu urbain ? S’installer en ville s’accompagne en réalité d’un avantage non-négligeable : le nombre évidemment accru de prestataires potentiels. En outre, les personnels de l’ADMR se sont aperçus que depuis une dizaine d’année, bon nombre de prestataires âgés faisaient le choix de retourner vivre en ville (de par la proximité des commerces, des services de santé etc.). Enfin, il se trouve qu’intervenir en ville coûte tout simplement moins cher qu’en campagne (les frais de déplacement étant considérablement réduits). Alain Montay rassure cependant le monde rural : « il n’est en aucun cas question de privilégier la branche urbaine de l’ADMR au détriment des antennes rurales. De même, nous consacrerons toujours davantage d’attention aux personnes les plus fragiles qui représentent plus de la moitié de nos prestataires ». Effectivement, sur les 620 000 heures de travail effectuées chaque année par les 700 aides à domicile à destination des 5 200 bénéficiaires, plus de 50% d’entre elles sont destinées aux personnes les plus fragiles (aide à la toilette, accompagnement social).Des mots du directeur, les entreprises de services à la personne rémoises n’ont pas accueilli avec hostilité l’arrivée de l’ADMR en ville. Reste qu’avec l’ouverture prochaine d’une maison des services estampillée ADMR à Epernay puis une à Vitry-le-François, il y a fort à croire que les différentes enseignes ne pourront malgré tout s’empêcher de rentrer en concurrence.
A.H.

vendredi 5 juin 2009

ça s'est passé au tribunal correctionnel

Il devait y avoir quelque chose dans l’air…

Au tribunal correctionnel cet après-midi là, les sourires pleuvent autant que les condamnations. Deux raisons possibles à ce paradoxe : le grand soleil extérieur et surtout les abracadabrantesques affaires jugées à l’audience. Nous en retiendrons exceptionnellement deux tant la séance fut riche et délicieusement cocasse.
La première histoire met en scène Rachid et Joseph, à peine âgés de vingt-ans. Leur faute : avoir commis des violences sur le vigile du supermarché du coin. Pourquoi donc prendre à parti cette valeureuse sentinelle ? « On lui a demandé s’il nous dénoncerait au cas où on volerait quelque chose dans le magasin et il a dit que oui, c’est vraiment pas sympa ! » explique Rachid. Pas cool en effet…Dire que les deux compères voulaient juste voler des biscuits pour le goûter, le monde est cruel. Amusé, le président se montre taquin : « évidemment je lis que vous niez les faits…Vous êtes juste de bons et honnêtes clients du magasin qui payent tous leurs achats en caisse c’est ça ? ». « Tout à fait monsieur ! » répliquent en chœur les deux comparses, avant de laisser le président poursuivre : « et vous allez me dire que c’est une erreur si vous êtes renvoyés aujourd’hui devant ce tribunal, encore la faute à la société sans doute ? ». C’est l’hilarité générale dans la salle, à tel point que les magistrats eux-mêmes rient franchement. Une décontraction affichée qui redouble lorsque se présente à la barre Thierry. Déjà condamné onze fois, ce quadragénaire se voit reprocher le vol d’une sacoche contenant près de 90€. « C’était mon anniversaire, j’avais pas d’argent mais je voulais m’faire un p’tit cadeau quand même ». Quoi de plus normal ?! Le récit s’intensifie lorsqu’Eric, la victime, affirme que Thierry ne cherchait pas simplement qu’à le voler, mais voulait en outre lui faire des avances. « Quels types d’avances ? » s’interroge le président ; « je vous laisse deviner » répond solennellement Eric. Ce à quoi le magistrat répliquera, le sourire au coin des lèvres : « vous savez, je n’ai aucune imagination, encore moins dans ce domaine ». Et c’est ainsi qu’en moins de trois minutes, Thierry est passé malgré lui de petit voleur à la tire à homosexuel refoulé.La place me manque, mais c’est avec délectation que je vous aurais aussi parlé de Sébastien, jeune incendiaire de 27 ans ayant saccagé un salon de coiffure dans l’unique espoir d’y voler une tondeuse à cheveux. Ô cultissime correctionnelle, puisses-tu être toujours aussi généreuse en affaires incongrues !

A.H.

De l'assiette à l'Europe

En vue des élections de juin, le Parlement européen a lancé une vaste campagne de sensibilisation à travers des conférences-débats intitulées Le Midi du Parlement, dont l’une s’est tenue cette semaine à Reims.

Les élections européennes ne passionnent pas les euro-citoyens que nous sommes et les députés siégeant à Strasbourg l’ont bien compris. Aussi ont-ils mis en place ces conférences dans le but de sensibiliser un maximum de personnes à la thématique Europe.
Organisée à la Fnac devant une trentaine de curieux, la conférence rémoise avait pour thème : Qualité, sécurité, traçabilité : comment l’Europe veille sur mon assiette. Choisir l’alimentation comme sujet principal n’a rien du hasard : ce thème, cher à bon nombre de français, suscitent toujours de vifs débats et moult questions. Rappelant l’implication de l’Europe dans la garantie d’une alimentation saine, à travers notamment un étiquetage fiable, de bonnes pratiques agricoles et la préservation des terroirs, ces rencontres font le lien entre les préoccupations personnelles des citoyens et les idées politiques que l’Union Européenne souhaite diffuser en la matière. C’est dans ce sens que s’inscrit la démarche des intervenants des Midi du Parlement, à l’image de Pierre Bach Thai, vétérinaire consultant et expert auprès de la Cour d’Appel de Reims : « la question de la sécurité alimentaire est une question internationale. Le public ne réalise pas toujours l’importance des décisions prises en hauts lieux à Bruxelles alors que ce sont ces lois qui régissent aujourd’hui les politiques de chaque pays de l’UE». Pour autant, la majeure partie des auditeurs présents ce jour-là à la conférence semblait davantage concernée par l’alimentation en elle-même que par les futures élections. A dix-neuf ans, Alexandre, étudiant en IUT, souhaitait « s’informer sur les mesures d’hygiène aux différentes étapes de la chaîne alimentaire » tandis que Martin, quarante-neuf ans, aurait voulu « porter le débat sur les mesures de sécurité alimentaire dans les exportations ». L’isoloir est encore loin…
A.H.

mercredi 27 mai 2009

Les écoles d'infirmières font leur révolution

Un changement majeur va s’opérer en septembre dans les instituts de formations en soins infirmiers (IFSI). Le 29 avril dernier, le Haut Conseil des Professions Paramédicales à voté l’universitarisation de l’enseignement.

Longtemps repoussée, la réforme de l’universitarisation de l’enseignement infirmier se mettra bien en place dès la rentrée 2009. Réunis à Reims dans le cadre de l’assemblée générale annuelle de leur association, les adhérents du CEFIEC (Comité d’Entente des Formations Infirmières Et Cadres) sont longtemps revenus sur cette loi, voulue par Nicolas Sarkozy et mise en place avec le Ministère de la santé.
Une refonte complète
Jusqu’à maintenant, la formation en soins infirmiers se déroule sur trente-six mois et sept semaines, et s’articule autour de stages et de divers modules indépendants. Les programmes actuels, basés sur les contenus, laisseront bientôt place à des programmes centrés sur les compétences. « On a déterminé dix compétences (dix matières complémentaires) que l’on a réparties en six semestres. Désormais, le diplôme d’Etat d’infirmier s’apparentera à une licence où il faudra, comme à la fac, valider ses 180 crédits pour être reçu » résume Christian Camou, président du CEFIEC. Les stages garderont évidemment une place primordiale dans l’enseignement. Ils seront moins fréquents mais plus longs (cinq, dix et quinze semaines). Déjà en place en Grèce, Bulgarie, Espagne ou au Royaume-Uni, l’intégration de la formation infirmière dans un cursus universitaire (sous la forme Licence-Master-Doctorat) devra être définitivement en place d’ici 2010. Un vrai progrès pour Jane-Laure Danan, vice-présidente du CEFIEC : « à partir du moment où le diplôme infirmier correspondra au niveau licence, il devra y avoir des augmentations de salaire. D’autre part, cette maquette devrait diminuer le nombre d’abandons en cours de formation ».Le CEFIEC a été un intermédiaire indispensable entre les directeurs d’IFSI, les formateurs d’un côté, et les pouvoirs publics de l’autre. Représentant les intérêts communs des structures de formation (il représente 92% des instituts), le Comité est également force de proposition dans les travaux de réforme des études de santé. Une réforme dont la vocation première est bien de former le maximum d’infirmiers, en vue du déficit prévu de personnel médical dans les années à venir.

A.H.

vendredi 15 mai 2009

ça s'est passé au tribunal correctionnel

Léon le sanguin

La Russie avait son Terrible Ivan, le royaume de France son colérique Louis X et le septième art sa fripouille Jacquouille…A travers l’ami Léon, Reims rivalisera désormais parmi ces grands noms de l’Histoire. A cinquante-neuf ans, rien ne prédestinait pourtant ce viticulteur à pareil sobriquet jusqu’à ce 5 avril dernier. Une sale journée qui lui vaut aujourd’hui de comparaitre devant le tribunal pour violences aggravées, outrage à agent et rébellion. Imaginez des gendarmes en mission, installant leur radar au bord d’une route à deux pas de la ville. Les militaires sont détendus, le soleil brille, les oiseaux chantent, et rien ne semble pouvoir troubler la quiétude de l’instant. Mais voilà que du virage débouche Léon. A la vue des gendarmes, l’individu stoppe son véhicule, accourt vers eux et se met à les frapper tout en les insultant : « Salauds, vous n’avez que ça à foutre d’emmerder les gens, on vous voit jamais en banlieue par contre ! ». Des propos injurieux qui s’expliquent d’autant moins que Léon n’était à ce moment-là l’objet d’aucun contrôle. Un détail qui intrigue le président, très en forme à l’audience : « Vous aviez bu ? Vu votre profession, j’espère au moins que c’était du champagne ! Combien de bouteilles au total ? ». Surpris du ton ironique du magistrat, Léon semble pris de court dans ses réponses : « euh, je ne sais plus vraiment ce qu’il s’est passé pour tout vous dire » balbutie-t-il timidement. Ce à quoi rétorque instantanément le président : « je vais vous le dire moi. Vous avez eu un coup de folie. En voyant les gendarmes vous vous êtes rué sur eux et avait fait tomber la casquette d’un officier par provocation. C’est étrange car d’habitude, les viticulteurs aiment bien les gendarmes, surtout quand ils viennent surveiller leur propriété ». Le juge est décidément bien en verve et son humour corrosif est intact. L’assistance s’est au demeurant tue après cette cinglante réplique. Les plus hermétiques aux sarcasmes grincent des dents, les autres s’en donnent à cœur joie, et qu’importent les réquisitions du procureur et la plaidoirie de l’avocat de la Défense, seules les remarques du Président paraissent rester dans les mémoires. Le tribunal suivra-t-il la conviction du magistrat ? Le jugement a été mis en délibéré.

A.H.

vendredi 8 mai 2009

Olivia l'enchanteresse


Douce soirée de mai où les embruns estivaux rappellent que l’été est proche. En attendant le chant des cigales, le farniente sur les plages et les siestes à l’ombre des longs pins, c’est le Sud qui monte à nous ce soir ; savoureux prémisses au bonheur méditerranéen. Olivia Ruiz est à Reims, en concert à la Cartonnerie. Avec elle, son accent, son talent, sa présence d’un soir et son univers bien à part. Un brin de femme tout en douceur, tranchant avec la Miss Météores à l’explosion scénique considérable. Rencontre…



Miss Météores est le premier album sur lequel vous signez tous les textes, est-ce ce vers quoi vous souhaitez vous orienter à l’avenir : des albums que vous façonnerez de A à Z ?
Olivia Ruiz
: Je ne suis pas le genre de personne à avoir un égo à satisfaire. Ça s’est fait comme ça tout simplement, par spontanéité, coup de cœur et inspiration. Par contre, c’est vrai que le succès de l’album précédent et les témoignages de sympathies et encouragements que j’ai reçus du public m’ont permis d’oser davantage sur Miss Météores.

Reims est la 1e date de cette nouvelle tournée, comment se sent-on à quelques heures de monter sur scène ?
O.R
: Complètement stressée, même paniquée. Je suis très traqueuse d’habitude, mais encore plus aujourd’hui. Déjà il y a un gros décor pour la scène, ça demande beaucoup de travail pour les techniciens, et toute l’équipe est sous pression. Je ressens ça, toute cette tension. En plus ça fait un moment que je n’ai plus enchainé deux heures de suite de spectacle. Ajoutés au fait que le concert soit complet, tous ces éléments n’ont pas vocation à me rassurer (rires). Mais c’est un vrai bon tract par ailleurs.

Une nouvelle fois sur ce nouvel album, deux titres en anglais. Chanter dans la langue de Shakespeare, c’est une vraie passion ?
O.R
: J’adore chanter en anglais, mais ce n’est pas du tout facile pour moi car je suis nulle dans cette langue. Sur des chansons qu’on peut m’écrire, je passe des heures à travailler la prononciation et quand c’est moi qui prends la plume en anglais…je m’arrange toujours pour utiliser des mots pas trop compliqués (rires).

En parallèle du disque et de la tournée, il y a un vrai projet humanitaire avec votre frère…
O.R
: Plus qu’un projet, c’est un disque hip-hop réalisé avec mon frère Anthony en faveur du Burkina-Faso. Quand il m’a fait écouter ce qu’il faisait, je me suis dis qu’il fallait vraiment qu’on collabore. On a réussi à trouver un sponsor et à sortir le CD. Il y a beaucoup de choses à dire aux européens sur la situation de l’Afrique actuellement, nos responsabilités et les vrais besoins de ce continent.

En une phrase, qui est pour vous la Miss Météores ?
O.R
: C’est avant tout une partie de moi, comme l’était la Femme Chocolat. Mais c’est aussi une petite poupée que chacun connait un peu. Une comète qui passe dans la nuit et cherche dans quel coin elle va pouvoir se cogner puis s’ancrer.

Miss Météores
Olivia Ruiz
Album Polydor

A.H.